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Salut les sportifs ! Aujourd’hui, on va aborder un thème qu’il est très important de comprendre lorsqu’on veut faire du sport sous régime cétogène : la céto-adaptation. Je vais aborder un peu de théorie et la conforter par mes 3 années d’expérience personnelle.


Commençons par un rappel succinct. Ce que l’on apprend lorsqu’on navigue sur les articles de nutrition sportive, c’est que les glucides (sucre, pain, riz, pâtes, pommes de terres, fruits…) sont indispensables à la performance sportive car ils sont la seule source d’énergie des muscles. Sans glucides, pas d’énergie, et sans énergie, pas de sport. Mais ! L’alimentation cétogène, elle, promet d’utiliser non pas le sucre (les glucides) comme source d’énergie mais les graisses (lipides), à condition de limiter sa consommation de glucides à 20 grammes par jour. Car tant que les stocks de glucides sont pleins, le corps préférera consommer cette source d’énergie en priorité.

Pour schématiser, le corps est un peu comme une voiture hybride : ses deux réservoirs ne sont pas l’essence et l’électricité mais les glucides ou les lipides (on aurait pu en ajouter un troisième, les protéines, mais contentons nous aujourd’hui des deux qui nous intéressent !). Encore faut-il trouver la clef du deuxième réservoir.

Mais pourquoi utiliser une source d’énergie plutôt qu’une autre ? Les deux se valent-elles ?

Bien sûr que non ! Avec un régime sportif traditionnel, vous allez être contraint de vous ravitailler toutes les 30 minutes pour tenir le rythme. Je pense que chacun en a fait l’expérience. Qui n’a jamais connu d’hypoglycémie foudroyante lors d’une sortie apparement anodine ? A contrario, si je vous dis que vous avez en vous une ressource d’énergie quasiment illimitée, vous permettant de courir, de pédaler de longues heures sans rien avaler… Foutaises, vous me direz ? Et bien non, c’est justement le principe du régime cétogène.

En effet, les deux sources d’énergie ont une différence fondamentale : leur taille. Alors que le corps ne peut stocker qu’environ 2000 kcalories sous forme de glucose dans les muscles et le foie, il peut en stocker plusieurs dizaines de milliers sous la forme de graisses corporelles. Autrement dit, vous avez en vous un stock d’énergie immense qui ne demande qu’à être utilisé. Je simplifie volontairement, car en réalité, le corps n’utilise pas directement les lipides comme source d’énergie mais doit les convertir en corps cétoniques (d’où le nom de régime cétogène, vous suivez ?).

Deuxième différence entre les deux sources d’énergie : le type d’effort. Les glucides sont priorisés pour les efforts courts et intenses (sprints, HIT…) et les lipides pour les efforts doux et longs (marche, endurance…). Mais une fois adapté, nous verrons que tous les types d’efforts sont totalement faisables en régime cétogène.

Génial tout ça ! Il suffit que je réduise ma consommation de glucides, que j’enfile mes baskets et que je coure 5h à jeûn pour profiter des bénéfices du régime cétogène ? Et bien, ce n’est malheureusement pas aussi simple. Il va falloir passer par une phase d’adaptation, et c’est l’objet de cet article.

Car passer d’une source d’énergie à une autre ne se fait pas en un claquement de doigts. Ça serait trop facile ! Lorsque vous allez réduire vos glucides et augmenter votre consommation de matières grasses, le corps va tout d’abord tenter de trouver la source d’énergie qu’il connait si bien et qui est si facile d’accès : les glucides. Il va lui falloir un petit peu de temps pour comprendre qu’il n’a plus assez de glucides à disposition et qu’il va devoir trouver une alternative pour honorer toutes ses fonctions. C’est à ce moment là qu’il va découvrir le trésor oublié qu’il a en lui : les lipides. Vient alors le début de la phase de céto-adaptation, pendant laquelle le corps apprend petit-à-petit à utiliser ses réserves de lipides comme source d’énergie.

Cette phase de céto-adaptation peut altérer temporairement vos performances sportives et vous pourrez sentir une légère fatigue au quotidien. On parle souvent de grippe cétogène, ou en anglais de keto-flu. Pendant cette période, ne soyez pas trop impatients, et ne baissez pas les bras ! Et surtout, maintenez vos glucides le plus bas possible, condition indispensable pour être correctement adapté.

Mais combien de temps cela prend, d’être céto-adapté ? On parle souvent d’un délai de 2 à 3 semaines avant que le corps soit capable d’utiliser les lipides comme source d’énergie. Mais il faudra plus longtemps pour être réellement performant d’un point de vue sportif. Par expérience, il faut plusieurs mois pour retrouver son niveau sportif, et cela va ensuite s’améliorer avec le temps.

Sortie trail sur les hauteurs de Bayankhongor, Mongolie (2017)

Vous avez lu jusqu’ici, félicitations ! Vous êtes arrivés au bout de la partie théorique. Maintenant, voici mon expérience personnelle, sans parcourir toute mon histoire sportive avant ma transition vers le régime cétogène.

J’ai connu des coups de fringales terribles lorsque j’avais une alimentation sportive classique que je suivais assez strictement, et que l’on pourrait qualifier de HCLF (high-carbs, low-fat). L’exemple que je cite souvent, c’est cette sortie de vélo pendant laquelle je me suis retrouvé tétanisé au point de ne plus pouvoir avancer pour rentrer chez moi, alors que j’étais sans un sou sur le plateau du Vercors, 1000 mètres plus haut que mon appartement. J’ai du aller demander du sucre dans un bar pour pouvoir faire machine arrière, pas très fier !

Puis, je suis passé à l’alimentation cétogène, pour le sport uniquement (avant de découvrir les bénéfices sur la santé dans son ensemble) à l’automne 2016.

J’ai mis au moins 6 mois pour faire de belles performances sur des compétitions longues sous alimentation cétogène. Une 23ème/150 place sur le 45 km 3000d+ du Trail de la Vésubie en 7h39 en août 2017, avec quelques chips mangées en fin de parcours tout de même. Une 59ème/500 place en 6h20 sur le 62 km du Trail de la Côte d’Opale deux semaines plus tard, avec quelques gâteaux au dernier ravitaillement après plus de 5h30 de course. Je suis fier de ces courses. J’ai touché du doigt les possibilités que pouvait offrir le régime cétogène, même si j’étais limite en fin de parcours, au point de devoir malgré tout manger un petit peu de sucre.

Au printemps suivant, j’ai parcouru les 158 kilomètres de Lille-Hardelot, une course cycliste, sous alimentation cétogène et en mangeant un peu sur la route. Les deux éditions suivantes, je n’ai avalé que l’eau salée de mes gourdes sans aucune baisse de régime, à 30 km/h de moyenne.

Au delà des compétitions, pratiquer le sport à jeûn est une évidence pour moi aujourd’hui. Quel confort de courir le ventre vide ! Car toute l’énergie que le corps n’utilise pas pour digérer est disponible en plus pour les jambes. Dimanche dernier, j’ai couru 30 km dont 25 km à mon allure marathon cible (4’12/km) à jeûn, en buvant 3 gorgées d’eau.

Pour conclure, combien de temps faut-il pour être parfaitement céto-adapté ?

Et bien, la réponse ne va pas être très originale, je m’en excuse : cela dépend. Mais cela se compte assurément en mois, pour être performant sportivement parlant. Ce qui est certain, si j’en crois mon expérience, c’est que plus longtemps vous allez rester en régime cétogène strict, plus le corps va être performant pour bruler des matières grasses comme source d’énergie. Et ce pour toutes les durées et toutes les intensités d’efforts : de la course de plus de 5h à toutes les distances sur route : 5, 10, semi, marathon… Mais également pour les entrainements de musculation et de force pratiqués en salle de sport.

Alors, à vos marques !

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Tu auras également accès aux groupes privés (Facebook, Whatsapp, Strava) du Fat Burners Club, le premier club de sportif 100% cétogène. Tu profiteras du soutien d’une communauté de sportifs passionnés et pourra y poser toutes tes questions.

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Olivier Maria

Je cours et pédales des heures sans risquer l'hypoglycémie et avec une énergie infinie grâce au régime cétogène, une alimentation zéro-sucre et pauvre en glucides. J'ai accompagné des centaines d'athlètes dans leur transformation.

9 Commentaires

  • DENICE dit :

    Je n’arrive pas à rester en alimentation cétogène en pratiquant la course à pieds et cyclisme sur route même en allure très souple….Pas de jus!! Du coup, à chaque fois je recharge en glucide et c’est reparti et après je reprends l’alimentation cétogène jusqu’à plus de jus et ainsi de suite…. Comment pourrais-je y “remédier”? Merci

  • Aurélien dit :

    Bonjour Olivier, je suis passé en alimentation cétogène depuis 6 mois maintenant. As-tu déjà fait un test à l’effort avec analyse du quotient respiratoire. Car moi, je viens d’en passer 1 et je ne sais pas trop comment m’entraîner du coup… Je ne m’attendais pas à des résultats pareil. En fait jusqu’à 149 puls 100% de mon énergie provient des lipides, à 170 puls 83% de lipides et à 195 puls c’est 50/50. Je ne sais pas si je dois rester en strict lipide pour favoriser les mitochondries efficaces à brûler des lipides, ou alors pousser un peu plus la machine afin de recruter plus de fibres musculaires. Le problème c’est qu’il n’y a pas vraiment de littérature sur le sujet et les médecins du sport sont un peu largués. Oh fait j’ai 40 ans, ça permet de parler de battement cardiaque dans son contexte.

    • Olivier Maria dit :

      Bonjour Aurélien,

      Merci pour ton retour ! Où as-tu fait ce genre de test ? Je suis très interéssé pour en faire un !

      Pour moi en 6 mois tu commences à être adapté mais tu es loin d’être à ta capacité de brulage de graisse optimal. Dans mon cas, au bout de 6 mois c’était bien, au bout d’un an encore mieux, de 2 ans encore mieux, etc. Mais je parle plus du ressenti que de données factuelles.

      Bonne journée ! Olivier

      • Aurélien dit :

        Bonjour Olivier,
        J’ai fait mon test à la clinique Medisport de Limoges mais tu peux le faire dans n’importe quel centre qui fait un test VO2max. Il faut juste tomber sur un médecin ouvert d’esprit qui te note tes valeurs de quotient respiratoire pendant le test.
        De base ils te disent que tu ne consommes jamais 100% de lipides mais dès que tu as fait 5 minutes de test ils le voient… Du coup ils posent plein de questions.
        Quand tu as ton quotient respiratoire tu trouves des tableaux sur internet qui te donnent une approximation du pourcentage glucides/lipides. On est sur une estimation car c’est bien précisé sur les tableaux que l’on considère ne pas utiliser de protéines.

  • Jerome dit :

    Bonjour
    Fais- tu une différence entre être ceto-adapté et être fat-adapté ??
    Merci !
    Cordialement
    Jérôme

  • Stéphane dit :

    Bonjour,
    Tout d’abord bravo pour ce site, une véritable mine d’informations ?
    J’ai débuté l’alimentation cétogene cette année, depuis quasi 15 jours. Essentiellement pour l’aspect sportif (j’envisage le Paris Brest Paris randonneur en 2023).
    Je suis toujours en phase de ceto adaptation, en veillant bien à ne jamais dépasser les 20g de glucides quotidien ?
    Depuis 10 jours, j’ai une sensation de jambes extrêmement lourdes : est-ce un des effets secondaires de la phase de ceto adaptation ? ( Je n’ai rien trouvé à ce sujet sur les divers articles que j’ai pu parcourir). Moi qui aime les côtes généralement, dorénavant le moindre petit dénivelé positif devient une véritable épreuve de force, comme si j’avais des courbatures musculaires depuis 10 jours, qui ne passent pas. Je perservere en me disant que ça finira par passer, mais pour l’instant j’appréhende la moindre sortie vélo un tant soit peu longue ?

    • Olivier Maria dit :

      Bonjour Stéphane, tu es en plein dans la phase de céto-adaptation, c’est tout à fait normal. Veille à ne pas trop faire monter ton cardio pendant cette période, mais ton corps semble te le dire efficacement 😉

      Si tu veux approfondir et en savoir bien d’avantage, tout est expliqué dans mon programme.

      Bonne journée !
      Olivier

  • De Noose Lisa dit :

    Bonjour, je comprends effectivement les apports du régime cétogène strict pour miser sur les cétones comme carburant. Mais ma question concerne le low carb (régime cétogène moins strict: 50g glucides par jour par exemple)… Si je comprends bien: on n’est donc pas en cétose. Produit-on des cétones quand-même? Je pense que non… Mais alors comment courir puisque les réserves de glucides sont pauvres également? Il ne reste plus aucun carburant. Ou alors faut-il prendre des cétones exogènes pour courir sous régime low carb? J’espère que vous pourrez m’éclairer. Bonne journée, Lisa

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